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the bio
La rappeuse Sté Strausz n’a que seize ans quand elle inscrit son nom dans la mythologie du hip hop Français en 95, avec la bombe Sté Real. Ce premier EP percutant de la protégée des Little et de la Mafia Underground, l’impose dans le rap biz comme une des figures les plus emblématiques du hip hop des ladies.
L’année suivante, seule rappeuse invitée sur la bande originale du film LA HAINE (« C’est asmeuk »), on la retrouve également sur les compils HOSTILE HIP HOP et GENERATION RAP. La gamine de Vitry devient très vite une star de la scène rap underground, avec des sons influencés par la west coast, affirmant une identité déterminée et féminine, un micro d’acier dans une main de velours.
Sa signature chez Delabel en 98, pour l'album Ma génération l’entraîne dans le confort des studios parisiens. Des collaborations prestigieuses s’enchaînent : Prince Charles (Mary J. Blige) et Jamey Staub (Public Enemy). Parmi les invités du disque, la chanteuse Wallen, Abdel Malik des NAP. S’en suivra également un duo avec le chanteur Sting. Succès d’estime mais déception pour la rappeuse du 94, qui comprend alors que l’indé reste sa meilleure arme pour imposer sa griffe sans concessions.
Un retour aux sources s’impose. Loin dans la chair, comme des grains de gros sel, le hip hop en digital, une empreinte. Sans cesse ça la ranime, le moindre son relance le métronome vital. En 2003 naîtra le titre « Renaissance », qui marque un nouveau départ pour Sté. Libérée du « pour plaire », affranchie des attentes et des exigences de l’industrie musicale de masse, c’est avec une agilité sûre que Sté Strausz impose une nouvelle fois sa personnalité atypique et marginale dans le milieu hip hop français. Son street album « Fidèle à moi-même » (avec les feats de John Gali, Pegguy Tabou, Doudou Masta, Albi Montana, Demon One, K-reen, etc.) pour lequel elle n’a pas hésité à s’entourer des meilleures productions étrangères, achève de confirmer le talent de l’artiste et enterre définitivement ses détracteurs. Quatorze titres imparables, des beats lourds et des lyrics affirmés : pour la rappeuse de Vitry le réveil se fait avec classe et puissance.
En 2008, revenue à la musique avec l’instinct de la cage à démolir, Sté enchaîne les heures en studio, papier scarifié par l’écriture nerveuse. C’est la naissance de titres aussi percutants que pointus. De nouvelles collaborations s’esquissent : Moise (Tribal jam), Audrey Premkumar (grande chanteuse indienne), mais aussi la famille, Princess aniès, rl des little, et d’autres. Moins street, plus éclectique (« L’ami(e) », « La fille sans nom »), son nouvel album se réveillent dans les failles intimes (« Hymne à l’amour »). Elle y conserve pourtant ce regard lourd et sans concession, lié à l’énergie hip hop qui l’a vu naître. Toujours aussi engagée (« Saturé »), Sté assène le premier coup avec « Lola », balade sombre au flow nerveux qui brosse le portrait d’une de ces roses qui ne poussent que sur les trottoirs. Sa rencontre avec Antoine Dole et son roman « Je reviens de mourir » (les similitudes entre le morceau et le livre sont troublantes), porte l’histoire de « Lola » encore plus loin, quand ces deux artistes décident d’associer leurs univers : Sté prête sa voix lors de lectures sauvages du roman, diffusées sur le net. De cette rencontre, naîtra aussi un ouvrage, véritable anthologie du hip hop féminin, à paraître en janvier 2009 (Editions Diable Vauvert).
Avec 16 ans dans le hip hop, Sté est une artiste libre et qui se réinvente sans cesse. On commence à la retrouver sur scène avec DJ Nels (timebomb), pour faire passer le message : Le Hip Hop français a encore de l’espoir…